Article sur Kiné Actualités
Magazine Kiné actualités n° 1060 du 15 mars 2007 par Liza Marie-Magdeleine.
Jean-Paul Floch s'est consacré pendant 30 ans aux soins du corps humain. Ses connaissances de l'anatomie profonde, il les met aujourd'hui, en Bretagne, au service d'un autre art : la sculpture de statues en Bronze.
Qu'il soigne ou qu'il sculpte, l'harmonie naît de ses mains. "Je ne change pas de métier, explique Jean Paul Floch, kinésithérapeute en conversion artistique, mais je change de forme d'expression". Depuis 2000, deux jours par semaine, il modèle ainsi des plâtres qu'il coule en statues de bronze.
"En sculpture, j'ai tout appris par l'observation", souligne cet autodidacte, nourri par 30 ans de pratique médicale. Par le toucher, il a acquis la connaissance aiguë des moindres détails de l'anatomie humaine. Non seulement la forme visible, mais aussi celle qu'on ne perçoit pas à l'oeil nu : l'anatomie profonde, dont l'harmonisation garantit le souffle vital. "Je considère que la kinésithérapie est une métier d'art. Un kinésithérapeute peut harmoniser la structure d'un patient qui souffre, renchérit Jean Paul Floch. Redonner la santé avec ses seules mains, c'est même selon moi, l'art le plus difficile et le plus beau. Il fait appel à l'intuition, au sens du toucher, plus subtil à utiliser que la simple intelligence."
Longtemps, 30 ans, la passion de ce métier est passée avant la sculpture. Son choix remonte à 1977 : quelques mois avant de passer son diplôme à Rennes, il fait connaissance avec son voisin, un sculpteur corse, lauréat du prestigieux Prix de Rome. Après avoir vu le jeune homme à l'oeuvre, l'artiste déclare : "Je ferai de toi un sculpteur. Tu choisis quoi ?".
Par instinct, Jean Paul Floch opte pour la médecine : "J'étais conscient que pour connaître l'anatomie, il fallait la toucher dans le vivant. Je lui ai répondu que je deviendrai sculpteur dans le dernier quart de ma carrière". Après cette longue pause, il se félicite aujourd'hui de sa décision : "la kinésithérapie a été pour moi la meilleure école".
Pour autant aucun de ses patients ne lui a servi de modèle, affirme-t-il. "Dans mon esprit, il y a deux rangements : d'une part l'analyse matérielle, qui repose sur mes connaissances scientifiques. D'autre part, une analyse émotionnelle, profondément personnelle." Son métier lui a apporté la connaissance, mais quant à la forme de ses sculptures, elle naît de l'idée primordiale, construite mentalement à partir d'une émotion. "Après avoir défini l'idée primordiale, les visages et les corps ainsi que les attitudes gestuelles apparaissent dans ma tête sous une forme plus ou moins éthérée."
Soins et création restent donc distincts, même s'ils sont liés. "Comme kinésithérapeute, j'organise à partir du patient que je touche. Tandis qu'en sculpture, je crée ce que je n'ai pas sous la main".
Le processus est donc inverse. D'ailleurs, pour ne pas pervertir la forme de l'idée qu'il souhaite exprimer par une statue, Jean Paul Floch ne trace jamais d'esquisse.
Atypique, son parcours de sculpteur "débutant" s'annonce sous les meilleurs auspices. En 2002, il a exposé au Salon des Beaux-Arts du Carrousel du Louvre, dans le cadre d'un concours intitulé "L'Europe vue par les artistes", une sculpture justement nommée HARMONIE.
Jean-Paul Floch s'est consacré pendant 30 ans aux soins du corps humain. Ses connaissances de l'anatomie profonde, il les met aujourd'hui, en Bretagne, au service d'un autre art : la sculpture de statues en Bronze.
Qu'il soigne ou qu'il sculpte, l'harmonie naît de ses mains. "Je ne change pas de métier, explique Jean Paul Floch, kinésithérapeute en conversion artistique, mais je change de forme d'expression". Depuis 2000, deux jours par semaine, il modèle ainsi des plâtres qu'il coule en statues de bronze.
"En sculpture, j'ai tout appris par l'observation", souligne cet autodidacte, nourri par 30 ans de pratique médicale. Par le toucher, il a acquis la connaissance aiguë des moindres détails de l'anatomie humaine. Non seulement la forme visible, mais aussi celle qu'on ne perçoit pas à l'oeil nu : l'anatomie profonde, dont l'harmonisation garantit le souffle vital. "Je considère que la kinésithérapie est une métier d'art. Un kinésithérapeute peut harmoniser la structure d'un patient qui souffre, renchérit Jean Paul Floch. Redonner la santé avec ses seules mains, c'est même selon moi, l'art le plus difficile et le plus beau. Il fait appel à l'intuition, au sens du toucher, plus subtil à utiliser que la simple intelligence."
Longtemps, 30 ans, la passion de ce métier est passée avant la sculpture. Son choix remonte à 1977 : quelques mois avant de passer son diplôme à Rennes, il fait connaissance avec son voisin, un sculpteur corse, lauréat du prestigieux Prix de Rome. Après avoir vu le jeune homme à l'oeuvre, l'artiste déclare : "Je ferai de toi un sculpteur. Tu choisis quoi ?".
Par instinct, Jean Paul Floch opte pour la médecine : "J'étais conscient que pour connaître l'anatomie, il fallait la toucher dans le vivant. Je lui ai répondu que je deviendrai sculpteur dans le dernier quart de ma carrière". Après cette longue pause, il se félicite aujourd'hui de sa décision : "la kinésithérapie a été pour moi la meilleure école".
Pour autant aucun de ses patients ne lui a servi de modèle, affirme-t-il. "Dans mon esprit, il y a deux rangements : d'une part l'analyse matérielle, qui repose sur mes connaissances scientifiques. D'autre part, une analyse émotionnelle, profondément personnelle." Son métier lui a apporté la connaissance, mais quant à la forme de ses sculptures, elle naît de l'idée primordiale, construite mentalement à partir d'une émotion. "Après avoir défini l'idée primordiale, les visages et les corps ainsi que les attitudes gestuelles apparaissent dans ma tête sous une forme plus ou moins éthérée."
Soins et création restent donc distincts, même s'ils sont liés. "Comme kinésithérapeute, j'organise à partir du patient que je touche. Tandis qu'en sculpture, je crée ce que je n'ai pas sous la main".
Le processus est donc inverse. D'ailleurs, pour ne pas pervertir la forme de l'idée qu'il souhaite exprimer par une statue, Jean Paul Floch ne trace jamais d'esquisse.
Atypique, son parcours de sculpteur "débutant" s'annonce sous les meilleurs auspices. En 2002, il a exposé au Salon des Beaux-Arts du Carrousel du Louvre, dans le cadre d'un concours intitulé "L'Europe vue par les artistes", une sculpture justement nommée HARMONIE.