Juin 1940 TEMOIGNAGE VIVANT DE MON PERE
75 % des 2 millions de prisonniers de guerre français n'ont jamais combattu du fait de la débâcle de l'armée française totalement désorganisée ainsi que par la décision du pouvoir politique de capituler après le 16 juin 1940. L'inconscient collectif a été marqué par l'humiliation qui est retombée sur l'armée toute entière à cause de la défaite.
Cependant, il y eu de violents combats près de Paris avant le 15 Juin dont les historiens ne parlent pas beaucoup. Ces évènements restent ignorés même dans les livres d'histoire.
Plus de 100.000 soldats furent tués en 4 semaines seulement, entre le 15 mai et le 15 juin 1940. Par comparaison, pendant toute la guerre d'Algérie -Tunisie- Maroc étalée sur 8 années, il y a eu 30.000 morts y compris les décès par accidents et maladies. Le contexte était cependant totalement différent.
A leur retour de 5 années de captivité en Allemagne, ceux qui ont réellement combattu se sont sentis victimes de l'indifférence de la société française à leur égard.
Mon père commandait une des 4 sections de réservistes âgés de 29 ans dans les combats à VARENNE SUR MARNE.
Les 11 et 12 juin, en 2 journées seulement il y a eu 83 % de pertes après un combat acharné jusqu'à épuisement des munitions face à l'armée allemande beaucoup plus puissante.
Il a été témoin également de la fuite devant l'ennemi d'un officier français qui fut décoré par la suite de la Légion d'Honneur militaire !
En 1963, La Légion d'Honneur militaire fut proposée à mon père ainsi que l'Ordre National du Mérite en 1965. Il n'a pas voulu donner suite compte tenu de la perte de valeur de ces décorations distribuées dans des conditions douteuses après 1940.
Sur mon insistance, il acceptera la Légion d'Honneur Militaire qui devrait lui être proposée au printemps 2007.
Ce récit est une forme de reconnaissance méritée par mon père qui a su inculquer à ses enfants le sens de l'honneur et des valeurs humaines. Merci à lui.
témoignage 2007